Depuis des décennies, les millésimes se terminant par le chiffre 7 n’avaient pas vraiment marqué les esprits en Bourgogne. 1957, 1967, 1977, 1987, 1997, 2007… Autant d’années souvent jugées en demi-teinte, voire franchement décevantes, à l’exception de l’inoubliable 1947. Une malédiction viticole ? Peut-être. Mais le millésime 2017 change la donne, et redore le blason de cette série maudite.
En plus de conditions climatiques favorables, 2017 offre des volumes confortables, une qualité homogène et des profils de vins précis, frais et séduisants, aussi bien en rouge qu’en blanc. Autant de raisons de s’y intéresser de près et, surtout, de l’accueillir dignement dans sa cave.
Un climat (presque) idéal pour la Bourgogne
Après plusieurs années éprouvantes marquées par le gel, la grêle ou des maladies ravageuses, 2017 fait figure de bénédiction. Le printemps fut particulièrement chaud et sec, favorisant un débourrement rapide et homogène de la vigne. L’été, sans excès, a permis une maturation régulière, avec des températures clémentes et peu de stress hydrique.
Seuls quelques secteurs, notamment Chablis et certaines zones du Mâconnais, ont subi des épisodes climatiques difficiles. Mais dans l’ensemble, la Côte d’Or, la Côte Chalonnaise et la Côte de Nuits ont bénéficié d’une météo clémente, donnant lieu à des vendanges précoces, saines et abondantes.
Un soulagement pour les volumes de production
Après plusieurs campagnes de faible rendement (2013, 2016…), le vignoble bourguignon avait besoin de souffler. Et 2017 marque un net retour à l’équilibre : les volumes de vin rouge ont augmenté de près de 20 % par rapport à la moyenne des cinq millésimes précédents. Une aubaine pour les producteurs, mais aussi pour les amateurs, qui ont enfin pu retrouver sur le marché des cuvées parfois absentes depuis plusieurs années.
La hausse des volumes n’a toutefois pas affecté la qualité. Grâce à une bonne maîtrise des rendements et à un travail rigoureux à la vigne, les vins conservent toute leur concentration et leur finesse.
Un millésime sain, favorable au bio et à la biodynamie
Autre point fort de ce millésime : sa sanité irréprochable. Le climat sec de l’été a considérablement limité le développement des maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium). Les raisins sont rentrés en cuverie dans un état sanitaire exceptionnel, sans pourriture et avec une grande homogénéité.
Cela a été particulièrement bénéfique pour les domaines en agriculture biologique ou en biodynamie, dont les vignes sont souvent plus sensibles aux excès d’humidité. Résultat : des vins purs, expressifs et équilibrés, qui reflètent fidèlement la typicité de leur terroir.
Des vins d’une grande pureté aromatique
Rouges : croquants, frais, élégants
Les vins rouges du millésime 2017 sont immédiatement séduisants. Leur robe va du rubis brillant au grenat profond. Au nez, ce sont les fruits rouges frais qui dominent cerise, groseille, framboise; accompagnés de subtiles touches florales et d’épices douces. En bouche, les tanins sont fins, fondus, et la trame acide donne beaucoup de fraîcheur.
Blancs : tension, fruit et minéralité
Du côté des blancs, c’est la pureté du fruit et la minéralité qui impressionnent. Les arômes de poire, pomme verte et agrumes s’entrelacent avec des notes crayeuses, légèrement toastées selon les élevages. La finale, tendue et saline, laisse une belle impression de netteté. Un style très « bourguignon » qui plaira aux amateurs de Chablis, Meursault ou Puligny-Montrachet.
Un potentiel de garde selon les appellations
L’une des caractéristiques du millésime 2017 est sa grande accessibilité dès la jeunesse. Les vins rouges, notamment, sont déjà très plaisants à boire aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’ils manquent de structure. Les plus belles cuvées, issues de parcelles à faibles rendements ou de vieilles vignes, possèdent un beau potentiel de garde.
Les appellations de la Côte de Nuits — Nuits-Saint-Georges, Vosne-Romanée, Gevrey-Chambertin — affichent une belle densité, avec un bel avenir en cave sur 10 à 15 ans. Côté blancs, les crus du Mâconnais et de la Côte de Beaune pourront également évoluer harmonieusement sur une dizaine d’années.
La critique unanime : 2017 séduit
Les critiques spécialisés n’ont pas manqué de saluer la réussite du millésime. La Revue du Vin de France a attribué des notes moyennes de 17/20 en blanc et 16,5/20 en rouge, tout en soulignant l’homogénéité et l’élégance des vins.
Certains secteurs ont particulièrement brillé :
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Les Pouilly-Fuissé se sont distingués par leur fraîcheur et leur complexité.
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Les rouges de Chambolle-Musigny et Volnay ont conquis les dégustateurs par leur finesse.
2017 est ainsi perçu comme un millésime “classique” dans le bon sens du terme, respectueux des équilibres bourguignons.
Climat bienveillant, rendements retrouvés, qualité homogène, fraîcheur et plaisir immédiat… Tous les indicateurs sont au vert pour faire de 2017 un très beau millésime de Bourgogne.
Accessible, polyvalent, et expressif, il séduira autant les amateurs de grands terroirs que les curieux en quête de belles découvertes.
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